Quand j’ai troqué mon tailleur Chanel contre la liberté

Nous échangeons tellement sur le tapis que j’ai impression que l’on se connait tous depuis longtemps. J’en oublie parfois de me présenter.

Passionnée depuis mon plus jeune âge par l’univers de la mode, j’ai su très tôt que je souhaiterais en faire mon métier, j’ai fais de belles études dans le milieu de la mode de 14 à 19 ans.

J’ai remporté des premiers prix à l’issus de concours qui m’ont permis d’intégrer de grandes écoles.

Jeune et ambitieuse, je ne pensais pas faire traîner les études très longtemps, à ma dernière année de « modéliste » à l’École de la mode de la chambre syndicale de la couture Parisienne, ma directrice m’a proposé  de prolonger mon apprentissage hors des studios de créations pour avoir une vision plus large.

J’ai intégré la maison Chanel avec qui j’ai partagé plusieurs années dans des postes à la hauteur de mes rêves.

Je me souviens d’ailleurs avoir pensé, à la suite d’un entretien avec ma direction pour la création d’un poste sur-mesure : « Je le savais ! » . C’était prétentieux et en même temps je savais que c’était mon chemin.

Et puis un jour, peu de temps après les attentats de Paris, je sens que je ne vibre plus pour ce métier. En fait je ne vibrais plus vraiment pour cette vie là.

Ce n’était pas un problème de tâches, mais de valeurs.

Tout le monde le savait chez Chanel, je pratiquais le yoga quotidiennement et c’était une partie importante de ma vie. On me disait : «  Tiens toi, avec ton yoga, tu peux aller me chercher la boîte tout là haut ! » (Je mesure 1,60m et le yoga ne m’a malheureusement jamais fais gagné 20cm ;) ) , je trouvais ça mignon.

Et il y a eu le sac de trop, le client de trop.

Je m’occupais de clients importants de la maison, cette vente là avait durée plusieurs heures, pour un homme pas très respectable socialement parlant. Le lendemain, mon corps ne s’est pas levé.

Mon petit ami de l’époque m’a dit que je faisais du cinéma, que j’allais finir par retourner au travail.

J’ai préféré booker un billet d’avion pour le Texas.

Je reviens de là bas je comprends que le yoga prend beaucoup plus de place encore dans ma vie. C’est le yoga qui me fait me lever le matin, je panse mes peines sur le tapis, je me renforce, je me retrouve même.

Entre temps j’avais quitté Chanel et mon petit ami.

C’était un pari fou, l’un et l’autre semblaient parfaits sur le papier. Lui, riche, beau et gentil ; mon métier, bien payé et rare.

( J’ai perdue beaucoup d’amis, les gens pensaient que j’étais folle. beaucoup le pensent toujours aujourd’hui. )

Je m’envole au Maroc, pour faire du surf et du yoga, et là-bas encore la discipline me rattrape.

Je le sais, je le sens, je vais rester là.

L’académie de Surf était en construction, Taghazout en pleine extension. (C’était il y 8 ans)

On me propose le poste de manager du secteur « bien-être » dans la futur académie de Surf, encore une fois je pense : « Je le savais! ».

Évidement le timing est parfait, le poste prend effet plusieurs mois plus tard; ce qui me laisse le temps de voyager en Inde et me former davantage.

Je vivrais mes plus belles expériences au Maroc ensuite.

Pour préserver l’anonymat de certaines personnes de mon histoire je ne raconte pas les détails. Je ne saurais mettre de mots sur ces opportunités si souples et évidentes qui se sont mises sur mon chemin.

Manifestation ? Visualisation ? Pouvoirs magiques ? Hasard ? Manipulation ? Appelez ça comme vous voudrez, moi j’appelle ça la vie.

J’ai toujours suivie mon intuition, mon coeur. Bien-sûr le chemin n’a pas été sans douleurs mais je me sens à ma place.

Écoutez votre coeur, il connait le chemin.

(La suite de mon parcours yoga dans un prochain article.)